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DANS LES UNIVERSITÉS DE L'ALLEMAGNE. 393 e rédaction du 4 évangile ne datent que du second siècle de l'ère chrétienne. Parmi les collaborateurs des Annales contemporaines se trouve un professeur dont le nom a acquis une triste célébrité dans le courant des derniers mois en Allemagne. Ancien co- rèdacleur des Annales de Halle,Fiscfter popularise la doctrine néohégélienne aux bords du Neckar. Il ne trouve que des ter- mes de dédain quand il s'agit pour lui de faire la critique d'une philosophie vraiment religieuse. La polémique de ce champion du hégélianisme est virulente et caustique ; mais la véhémence y lient lieu de profondeur; il y a plus de pompe que de sérieux. Personne ne contestera ù Vischer la vivacité de son imagination, et son talent pour l'exposition philosophi- que. Mais il serait également difficile de nier qu'il se laisse aller volontiers à des saillies grotesques, et que son assurance frise de bien près la présomption. C'est que Vischer a r é - solu, après mûre réflexion, de combattre à outrance tous ceux qui croient à un Dieu au-delà de ce monde, et à un monde au-delà du tombeau. L'esthétique est le domaine que Vischer cultive de préfé- rence; elle lui sert de voile pour cacher à moitié ses sorties contre les pensées religieuses et chrétiennes. Ouvrez son traité du sublime et du comique. Selon cet opuscule « le beau est la splendeur de l'idée apparaissant sous une forme finie. Quand l'idée prédomine sur son expression, quand elle déborde comme d'un vase trop plein, nous en admirons l'énergie sublime. Un rire moqueur erre sur nos lèvres quand le phénomène l'emporte sur l'élément idéal, et le défigure au lieu d'en être une juste expression. » Nous n'avons rien à redire à ces formules ingénieuses. Il n'en est plus de môme quand le ridicule jeté sur l'absolu est représenté comme l'un des moyens dont on peut, à juste titre, se servir dans le genre comique. Vischer a beau nous dire que le Dieu de la science