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242 ESQUISSE DUNE ANALOGIE rectemenl en rapport avec Dieu, d'une faculté transcendante spéciale qui les rend aptes à leur mission exceptionnelle, ils ont un autre élément purement humain par lequel s'écoule vers le reste de l'Humanité la source de vie qu'ils doivent lui transmettre. Telle paraît être la nature de ces hommes pri- vilégiés, dont nous parle la bible : Abraham, Jacob, Moïse et plusieurs de ses successeurs, peut-être David, le poète-roi, etc. Enfin, Jésus paraît, type le plus parfait et le plus inté- gral d'un ambigu de haute transition, puisqu'il résume en lui toutes les propriétés de l'Humanité et toutes celles de la Divi- nité, puisque, en un mot, il est HOMME-DIEU, comme l'ap- pellent les Saintes Ecritures. Toutefois, n'oublions pas que les révélations judéo-chré- tiennes ont eu, outre le caractère physiologique que nous venons de faire comprendre, celui d'une fonction accidentelle : elles font exception à la loi générale du développement des Humanités qui peuplent les divers globes de l'univers, en ce qu'elles n'ont pas été de simples révélations, mais en même temps des rédemptions. Elles commencent à revêtir ce ca- ractère par la vocation d'Abraham, puis par la haute puis- sance dont Dieu investit Moïse, ce législateur d'un génie surhumain, et par la protection toute spéciale dont il couvre le peuple qu'il s'est choisi ; jusqu'à ce qu'enfin la véritable ré- demption s'opère et s'achève par la venue du fils de Dieu lui-même, par l'incarnation du Verbe, par la révélation du Christ qui donne sa vie en gage de la vérité nouvelle qu'il est venu apporter aux hommes. Si la chute d'Adam, l'homme universel, comme l'appelle Moïse, dès les premiers temps de la création, et la dépravation sans cesse croissante des géné- rations postérieures, ont rendu la rédemption nécessaire, c'est que cette chiite et la corruption consécutive ne repré- sentent pas autre chose dans l'Humanité que ce que nous ap- pelons une maladie dans l'homme. Or, quand une maladie