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AMBRONAY. t>7 antiquité, et peut-être avait-elle déjà été anciennement con- sacrée dans cet oratoire, dédié à la sainte Vierge, et qui exista longtemps avant la fondation de l'abbaye. Les abbés d'Ambronay étaient anciennement seigneurs en toute souveraineté de cette ville. On dit môme, sans que cependant j'en aie pu découvrir aucun indice, qu'ils y jouis- saient des droits régaliens (1), et qu'ils battaient monnaie. Quoiqu'il en soit, il est bien connu qu'ils avaient des troupes, et faisaient la guerre, qu'ils soutinrent dans la ville d'Am- bronay, fortifiée alors de bonnes murailles, flanquées de tours, et environnées de fossés larges et profonds, plusieurs sièges contre les Dauphins de Viennois qui étaient conti- nuellement en guerre avec les comtes de Savoie, pour qui tenaient les abbés d'Ambronay. Ces derniers avaient fait avec les comtes de Savoie des traités d'alliance et de con- fédération. Le plus solennel fut celui que Jean de la Baume, second du nom, renouvela avec le comte Amé IV, au mois de novembre 1295. Ce traité réglait les droits respectifs, les secours mutuels que devaient se prêter ces deux seigneurs en cas de guerre. le nombre d'hommes que le comte de Savoie devait entretenir à Ambronay, pour sa garde, leur solde, la manière de la garder; les postes que devaient oc- cuper dans la ville, soil les troupes de l'abbé, soil celles du comte, el ce qui avait rapport à la police militaire des unes et des autres. I n des sièges les plus mémorables qu'ail soutenu la ville d'Ambronay, fut celui de 1316 ; un traité solennel signé dans l'église de Villars, le 10 juin 1314, et suivi du mariage de Guillaume de Genève avec Agnès de Savoie, paraissait avoir établi entre Jean Dauphin de Viennois et le comte de Savoie, (i) Les régales, ou droits régaliens, sonl tous les droits qui appartenaient au roi, à rause de sa souveraineté.