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                              FAUU1EL.                            351

chrétiens. Il publia aussitôt les chants populaires de la Grèce mo-
derne et rendit par là une double justice : aux opprimés, en pro-
clamant la sainteté de leur cause, et à leur poésie trop peu connue,
en traduisant leurs chants patriotiques. Sa traduction excita un vif
enthousiasme et fit beaucoup pour l'insurrection.
    La modestie de Fauriel l'avait empêché d'accepter aucune place
soit dans l'enseignement, soit dans l'état. Aussi, en 1830, ses
amis eurent-ils beaucoup de peine à lui faire occuper la chaire de
littérature étrangère qui fut fondée pour lui à la Faculté des lettres
 de Paris.
   M. Fauriel est mort à Paris le 15 juillet 1844.
    Le journal d'Athènes se souvint de l'homme qui avait popularisé
la poésie moderne des Grecs ; et M. Piccolos, dans un article, se fit
l'interprète de sa nation pour rendre hommage à la mémoire de celui
qui avait si bien payé son tribut à l'insurrection du peuple hellène.
    Les cours que M. Fauriel fit à laSorbonne depuis 1830 attirèrent
constamment l'élite do la jeunesse et de ce qu'il y avait de plus
éclairé dans la société parisienne.
   Devant une existence si bien remplie, si honorée, loin de sa ville
natale, j'ai pensé qu'il était du devoir d'un compatriote de rappeller
à ceux qui l'avaient oublié ou d'apprendre à ceux qui l'ignoraient
que Saint-Etienne avait produit cet homme qui a posé une large
pierre dans l'édifice littéraire do ce temps, qui fut aimé pour son
bon cœur, admiré pour son savoir, et dont le nom est désor-
mais écrit à côté des plus illustres de notre époque.

                                    J.   Aimé MALESCOUB.