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CHALON-SUR-SAÔNE. 400 dépouilla indignement des insignes de la royauté, et le fit conduire garollé h Chalon, où il fut assassiné. Quant au roi de Burgundie, il mourut à Metz. DepuisThiery, la monarchie burgunde, lanlôt détachée, tantôt rapprochée du tronc royal français, tantôt confondue avec lui, n'eut plus de vie indé- pendante et propre, plus de franche nationalité, se résumant dans un centre local d'impulsion et de vie, plus d'unité ter- ritoriale et politique. Chalon n'eut plus de cour permanente et ne conserva qu'une capitalité moins réelle que nominative: de ce jour elle courba sa tête sous le joug de la centralisa- tion et obéit à un mouvement d'idées qu'elle n'imprimait pas. Les souverains investis de la couronne de Bourgogne firent administrer leurs étals par des maires du palais. Nous voyons cependant Dagobert I e r , fils de Clotaire II, y venir en personne, pour réprimer les vexations que les seigneurs faisaient subir à ses peuples -, et, en l'année DCXLIX, Clo- vis II choisir Chalon pour y tenir, le 1 er mai, une assemblée des États-généraux, comme pour rappeler à cette antique cité les pompes royales dont elle avait été jadis le théâtre. Ce ne fut que sous Pépin-le-Bref qu'il fut question de la dignité d'abord bénéficiaire et amovible des comtes de Chalon. L'histoire de celte reine burgunde sous ses comtes, sous les deux races ducales de Bourgogne, sous le sceptre des rois de France, n'est plus que celle de toutes les villes, c'est- à -dire une histoire féconde en pestes, en incendies, en dé- prédations, en oppressions des petits, en abus de pouvoir des grands, où il n'est fait nullement mention du peuple, que comme d'un vil auxiliaire de la puissance, et dont l'am- bition, les intrigues, les luttes sanglantes de privilèges contre privilèges, constituent les tristes éléments. Il est à croire que la ville de Chalon, toutefois, ne traversa pas le moyen-âge. sans que le travail lent, mais continu de son esprit public, ne la préparât à cet autre royauté que la civilisation lui a