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440                BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

 pédantesque qui fatigue, par le désordre d'une composition où
 des détails puérils d'insignes et de costume disputent l'attention du
lecteur aux questions les plus sérieuses. Il l'a compromise plus en-
core par les personnalités injurieuses qui donnent à sa brochure
les apparences d'une dénonciation.
    Que dire d'un magistrat qui, prenant à partie le corps auquel
il appartient, s'attache à en étaler les plaies aux regards du public,
sans ménagements comme sans tristesse, mais bien plutôt avec une
animosité qui tient de la haine? que dire desallusions transparentes
où des hommes honorables et honorés sont clairement désignés au
mépris public, pour des fautes d'inadvertance que le plus capable
 peut chaque jour commettre? que dire de ces longues notes, véri-
tables réquisitoires, où M. Bellin dénonce à la France ses propres
collègues, les membres du tribunal où il siège, pris en flagrant
délit d'irrégularité et d'inexactitude? C'est là peut-être du courage;
M. Bellin semble le croire; c'est du moins un triste courage. Pour
nous, en nous associant de grand cœur à ses intentions, à sa thèse
générale, nous ne pouvons trop déplorer ses écarts. On peut être
un homme de pensée militante et de progrès solide, comme il dit
quelque part dans un style un peu affecté, sans se croire tenu à in-
jurier ses voisins. Si jamais il a quelque autre grande idée à propa-
ger, ou à défendre, ce n'est pas un silence prudent et peut-être
intéressé que nous lui demandons, mais plus de réserve et de rete-
 nue, mais des formes plus adroites et plus polies, mais une
 discussion plus calme et moins personnelle. Tout le monde y ga-
 gnera, et surtout sa cause.