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1» 320 ABBOTSFOKl). charmé .'C'est dans celte chambre étroite et peu éclairée qu'a eu lieu la riche floraison de cette imagination gracieuse et forte. Puis, tout auprès, est le petit cabinet dans lequel on montre les derniers vêtements (body-clothes) portés par Waller Scott jusqu'à sa mort. C'est un ample habit bleu, point coupé Régent street, à Londres, un chapeau à larges ailes, et de gros souliers plus accoutumés aux coursesdes moîitagnes qu'au cirage anglais. J'ai bien vu là que l'ancien costume d'Ecosse est perdu. Walter Scott lui-même, qui était si bien de sa patrie, si soigneux des vieilles choses nationales, qui avait vécu avec les hommes des clans, les plus obstinés highlan- ders, portait, au lieu du plaid et de la claymore, un habit bleu à boutons jaunes et un bâton vulgaire! C'en est fait du pittoresque costume; on. ne le voit plus porté que par quelques rares mendiants, descendus des mon- tagnes , qui spéculent sur le sentiment national et jouent sur la cornemuse quelques vieilles mélodies du pays. Quel- quefois encore on le voit dans les grands parcs seigneuriaux, où les gardes en donnent par calcul le spectacle aux étran- gers. Enfin, si un ou deux régiments ne l'avaient pas conservé comme spécimen, il faudrait partir d'Edimbourg en toule hâte et venir chercher des Écossais à Paris à une représen- tation de la Dame Blanche ! La personne accorte chargée d'introduire les visiteurs à Abbolsford—service actif et productif—a grand soin de se- couer légèrement l'habit bleu en le remettant en place, comme si le maître allait le reprendre / Les Anglais et les Écossais venus de loin, considèrent longtemps et avec un respect attendri cette triste dépouille. On retrouve là , dans un autre ordre d'idées, ce juste et grave sentiment national qui saisit visiblement tous les cœurs à Greenwich, quand on découvre le vieil habit de Nelson. En ce pays vraiment,