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nu BUGKV. 367 de Gex, l'abbaye de Sainl-Sulpice et la Chartreuse d'Arvières dans le Bugey (1). On raconte qu'étant en guerre avec Guigues, dauphin de Viennois, Amédôe fit vœu, sur le point d'en venir aux mains, de fonder un monastère, si ses armes étaient victorieuses, et qu'il accomplit ce vœu en fondant la Chartreuse d'Arvières, en l'année 1140 ('2). Quoiqu'aucun document ne soit à l'appui, ce récit des chroniqueurs peut être accepté comme probable, car les vœux de cette sorte étaient dans les mœurs de ce temps et tout-à - fait dans les habitudes de ce prince. Toutefois, si le comte de Savoie présida à la création d'Arvières par une charte de fon- dation (3), s'il donna à cette Cliarireuse des marques de sa pieuse libéralité, il ne doit pas être considéré comme son vé- ritable fondateur. Ce litre appartient plus justement à Hum- bert, évéque de Genève, de la famille de Grammont dans le Bugey (4). Ce prélat avaiten grande affection l'ordre des Char- treux et il désirait ardemment avoir une maison de leur ordre dans son diocèse, dans les montagnes duValromay, sa patrie. Il fit concourir à ce projet les dispositions pieuses d'A- médée. Toutes choses d'ailleurs étaient favorables à son dessein. En 1125, assistant à la bénédiction de l'église de Portes, il avait vu avec admiration parmi les Chartreux le jeune Arlhaud de Sothonod, qui, héritier d'une grande maison et favori d'Amédée, avait quitté la cour, ses fêtes et la faveur de son souverain pour suivre sa vocation religieuse. ( i ) Guiehcnon, Hist. de la maison de Savoie. (•;.) Paradin, Chronique de Savoie. (3) Preuves de l'hisl. du Bugey, page 177. (4) Humbert (le Grammoiil ou de Grandmont, Grandimontis, fui le bien- faiteur de plusieurs maisons religieuses dfns le Bugey. Sou nom figure dans les ehartes d'Inuimonl, de Meyria, de l'abbaye do Saint-Sulpiec. Ce prélat eut l'honneur de recevoir dans son dioeèse le pape Innocent Tt, à son retour des eonoiles do Cloi-mont el de Rbeims.