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460 MONOGRAPHIE HISTORIQUE d'une nature énergique. Le monastère possédait un vaste territoire, riche en pâturages fertiles et en bois résineux, aujourd'hui d'une valeur considérable; il avait une juridic- tion et des vassaux. La révolution de 89 a détruit de fond en comble cette opulente abbaye; mais sa mémoire ne s'effacera pas ; les fastes gastronomiques en garderont le souvenir, grâce à la plume spirituelle d'un auteur doublement doué d'un goût exquis, et que le Bugey s'enorgueillit de compter parmi ses hommes célèbres (1). ABBAYE DE BONS. Les enfants d'Amédée, héritiers des pieuses dispositions de ce prince, animés aussi de l'esprit religieux de leur temps, donnèrent d'éclatantes marques de leur dévotion; ils en- trèrent la plupart dans des cloîtres. Humbert, son successeur, surnommé le saint, passa une grande partie de son règne dans l'abbaye d'Hautecombe, livré à la prière, à la contem- plation céleste, vêtu comme les moines, observant scrupuleu- sement toutes les prescriptions de leur règle. Deux autres fils d'Amédée, Jean et Pierre de Savoie, firent profession, dès leur jeunesse; deux de ses filles se consacrèrent aussi à Dieu, Julienne de Savoie, abbesse de Saint-André de Vienne et Marguerite, fondatrice de Bons. Celle princesse céda à l'entraînement de son siècle en fondant ce monastère pour desfillesnobles et pour elle-même, en 1155. Lorsqu'il fut construit et richemenl doté, elle y installa des religieuses de l'ordre de Citeaux, sous l'autorité d'une abbesse, nommée Dulgardis; puis elle y entra pour faire profession (2). ( i ) Brillât-Savarin. (2) Guichenon, Hisl. du Bugey, article Bons, page 40. Hisi. de la maison de Savoie, règne d'Amédée III.