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                                DU BUGEY.                                461

   Deux ans après, Guillaume, évoque de Belley, du consen-
tement de Marguerite, soumit Bons à l'abbaye de Saint-
Sulpice, ces deux maisons étant du même ordre. Le temps
a démontré l'imprudence de celte mesure.
   Le pape Luce III mit aussi Bons sous la protection du
Saint-Siège, par une bulle datée de 1183.
   La situation de ce monastère montre la bienveillante solli-
citude de la princesse Marguerite. Elle ne voulut pas que
des demoiselles nobles, sorties de maisons opulentes pour
vivre sous le joug de l'obéissance et dans la tristesse du
cloitre, fussent encore reléguées dans une horrible solitude ;
elle fit choix d'un site agréable près de Belley, dans la vallée
de Furan. Les sinuosités de cette vallée romantique, sa belle
végétation, ses accidents de rochers, sa rivière limpide qui
qui coule ù travers des tapis de gazons et de fleurs, offrent
à tous les pas des perspectives charmantes et variées. La
rivière se bifurquant vers l'abbaye, l'entourait de ses bras
sinueux et réfléchissait ses sombres et hautes murailles.
Lorsque dans la suite le relâchement commença à s'intro-
duire dans cette maison, sa fraîche ceinture ne fut pas une
barrière aux dissipations mondaines. Bons, à l'imitation de
l'abbaye de Saint-Sulpice, perdit sa ferveur primitive, et
tomba dans l'oubli le plus complet de la discipline du cloître
et même de la morale chrétienne.
  Pierre Camus, ce vertueux et spirituel prélat, inexorable
censeur des abus monastiques (1), a fait lui-même la peinture
des excès dont il fut le témoin et qu'il s'efforça vainement
de réprimer.


   (i) Pierre Camus a écrit plusieurs livres contre les abus monastiques,
entr'autres VAnti-Moine et VAnti-Basilic, dont nous reproduisons un passage
ci-après :
   (".et auteur était d'une prodigieuse fécondité. Le catalogue de ses œuvres