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                    DKS LIBRE-ÉCHANGISTES.                        4IW

protégées, il en résulte nécessairement que ces dernières industries
travaillent et produisent pour les premières , absolument comme
les bœufs et les abeilles dont parle Virgile ; et quand on se place au
point de vue de la morale , on appelle celle inégalilé de répartition
une injustice.
    Certes, c'est là un beau programme ; ceux qui le développeront,
d'une manière complète, auront bien mérité de leur pays. « On n'ai-
me véritablement sa patrie, disait de Thou, que quand on attaque
les erreurs et les folles préventions qui s'y répandent— » Faire
succéder la vérité à l'erreur, n'est-ce pas participera la création
divine de la lumière ? Mettre une chose équitable à la place d'un
abus, n'est-ce pas exercer, daus l'intérêt de tous, une magistrature
souveraine et bienfaisante ? De grands intérêts moraux et matériels
sont donc confiés à l'énergie et au dévouement de la société du libre-
 échange ; nous espérons qu'elle saura se montrera la hauteur d'une
 telle responsabilité et digne d'une aussi noble mission. Entre toutes
 les villes qui prendront part au mouvement, Lyon, par la considé-
 ration qui entoure les travaux de sa Chambre de commerce, par son
 importance industrielle, et, peut-être aussi par sa réputation de
 réflexion calme et de prudente réserve à l'égard des choses nou-
 velles et des idées aventureuses, est appelé à voir son avis peser
 d'un grand poids dans toutes les discussions qui vont être soule-
 vées. Si son concours a été tardif, qu'il soit en revanche absolu et
  surtout persistant ; car c'est de la ténacité, lorsque la lutte reste
  dans le cercle de la légalité, que dépend le succès.
    Au reste, cette victoire, espérée par les réformateurs, est-elle bien
 éloignée ; nous ne pouvons le croire. La cause du libre-échange est
 déjà gagnée théoriquement, scientifiquement. Elle n'a plus besoin
 pour avoir l'adhésion des masses, que de la vulgarisation de la
 science économique. Dans les hautes régions gouvernementales, il
 ne saurait y avoir de mauvais vouloir contre son application. Tous
  les efforts de notre politique n'ayant d'autre but que la paix,
  celle-ci trouverait trop de garanties de stabilité dans le libre
  échange, pour que ceux qui la désirent ne soient pas aussi les par-
  tisans d'une réforme douanière. D'un autre côté , si de hautes
   positions financières sont intéressées au maintien du système pro-
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