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432                      BE L'ASSOCIATION

site qu'à notre prudence. Est-ce confiance aveugle ? est ce docilité
craintive, ou bien paresse ? Nous ne voulons point l'examiner ici ;
mais de toutes les manières c'est un défaut, et le caractère national
ferait bien de s'en corriger. La centralisation y perdrait quelque
chose sans doute ; mais que ne gagnerait pas, en énergie et en ex-
périence, l'intelligence de toute la nation ?
    Aussi, lorsque des hommes s'associent librement, sans être inves-
tis d'une délégation gouvernementale, sans porter de livrée officielle,
pour s'occuper d'un intérêt public quelconque, nous pensons qu'une
semblable manifestation est digne par elle-même d'exciter, à un
haut, degré, l'attention de tous ceux qui ne sont pas indifférents aux
progrès de leur pays. Et, si cette réunion a pour but de diminuer
les causes d'hostilité qui divisent les peuples ; si elle se propose de
développer la richesse nationale , en augmentant, pour chacun, la
facilité d'acquérir les choses utiles à sa consommation; si elle donne
au problème de la répartition des richesses entre les producteurs,
 une solution plus équitable que celle qui existe, nous saluons sa
 naissance comme un événement heureux et comme le gage pour
 l'avenir de meilleures destinées.
   L'application des principes du libre-échange peut, en effet, don-
ner lieu à des considérations de plusieurs ordres. Au point de vue
de la politique, les hommes d'état demanderont qu'elle sera son in-
fluence sur les rapports internationaux. Sur le terrain purement
économique , les libre-échangistes auront à démontrer que ses
conséquences sont favorables à la richesse nationale, démonstration
facile devant des hommes un peu versés dans l'étude de la science
économique, démonstration possible devant tous ceux qui sont dé-
sintéressés. Ils auront à faire comprendre qu'une nation, n'échan-
geant jamais avec une autre nation que les produits de son travail,
elle aura toujours avantagea s'approvisionner sur le marché,où les
produits auront coulé moins de travail que chez elle, parce qu'elle
donnera elle-même une moindre quantité de son travail pour les obte-
nir.Qu'elle sera ainsi plus riche de toute la valeur de son travail éco-
nomisé, valeur disponible pour acquérir de nouvelles utilités. Enfin,
ils auront encore à établir qu'une industrie protégée , ne réalisant
des bénéfices qu'aux dépens des industries non protégées ou moins