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420 CHALON-SUR~SAÔNË. dans son sein tous les établissements aujourd'hui isolés d'ins- truction primaire, que fait tleurir dans la cité la sollicitude éclairée de ses magistrats. A côté de ces constructions est une page historique de la primitive maison commune cha- lonnaise, je veux parler du vieux beffroi.—Tous les monu- ments du passé chalonnais n'ont pas disparu sous la double influence des révolutions politiques et des idées de notre siècle qui veulent qu'on leur fasse place partout, dans le gouvernement du pays, comme dans les rues de nos cités.— Les édifices civils du moyen-âge ont, sur les édifices reli- gieux du même temps, cet avantage c'est que bâtis par des citoyens et pour des citoyens, ils ont dû échapper à l'action des démolisseurs qui s'en sontsi aveuglemunl pris aux pierres, des abus qu'ils voulaient réformer, des régimes politiques qu'ils voulaient détruire, dans les époques de guerres civiles et de crises nationoles. Le monument religieux a excité plus particulièrement les passions du moment, et on s'est presque toujours rué sur lui avec violence, parcequ'on croyait y voir l'expression et l'emblème de principes contre lesquels on était en pleine insurrection. C'est donc à cette neulralito de l'édi- fice civil ou plutôt à son origine communale, bourgeoise et populaire, que l'on doit la conservation parfaite d'une foule de maisons-de-ville et de beffrois dans nos cités et notam- ment dans celles des départements du nord où l'esprit démo- cratique est ancien, où la puissance plébéienne transigea de bonne heure avec le pouvoir spirituel et le pouvoir royal. C'est à cette môme condition que la tour de l'horloge publi- que de Chalou, est redevable d'avoir vécu jusqu'à nous sans avoir une seule attaque un peu vive à déplorer. Les clochers de la grave basilique de Saint-Vincent — comme je l'ai dit plus haut— ont été rasés; la Vincente, cette cloche dont les accents austères planaient sur les pacifiques plaines de la Bresse et retentissaient jusque dans les ombreux vallons de *