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                      CHALON-SUR-SAÔNK.                        421

la côte chalonnuise, la vincente a ôlé fondue ; on n'a jamais
pensé à faire des sous et du canon, du gros timbre abrîté
dans le beffroi de Chalon, qui jadis convoquait les magistrats
à l'audience, les échevins au conseil, les habitants aux élec-
tions des magistrats, aux assemblées de deuil ou de réjouis-
sances publiques, sonnait pour l'ouverture et la fermeture des
portes, le couvre—feu, et n'a cessé d'annoncer ù nos citoyens
que l'heure passe toujours immuable, impassible, rapide
comme l'éclair, dans les jours de bonheur, comme dans les
jours de calamités. —Ce beffroi est, comme tous ceux de la
Bourgogne, un monument d'origine flamande dont l'idée fut
importée dans nos contrées par les ducs héréditaires de la
branche des Valois. C'est un édifice du XIV e siècle, architec-
ture d'une manière sobre mais intéressante, toutefois. Il fut
bâti dans un but direct, pour renfermer un timbre d'horloge
publique, qui pût servir de signal pour les habitants. Sa voix
est donc celle de l'heure, du tocsin, de la fêle politique et
communale. 11 y a peu d'années encore, elle annonçait le
balayage public des rues ; aujourd'hui, je crois qu'elle se
borne à donner l'heure et à appeler au feu, quand il en est
besoin. Je ne décrirai point cette tour octogone, bàlie de
briques, du fond rougeiître de laquelle se détachent de si jolis
motifs de prolilation. Je me bornerai a redemander avec instan-
ces aux magistrats chalonnais, que la translation de la Maison
commune n'entraîae pas la perte de ce bellroi situé au cœur
de la cité, respectable comme souvenir, comme histoire,
comme architecture, comme jalon, propres à indiquer à nos
neveux le point occupé par le primitif hôlel—de—ville de
Chalon. — On lit au pourtour de la grosse cloche renfermée
dans ce clocher l'inscription suivante:

       MCCCC E T    X I X OV MOIS DE 1VILI.ET    VU    FET

 S BATISTA    ORA    PRO iNORIS +   XHS REX    VENIT   IN    PACE
                    DEVS HOMO   FACTUS   ESI