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40C CHALON-SUR-SAÔNE. de cette cité ne fui pas obscure comme celle d'une foule de villes plus infatuées qu'elle de leur antiquité et de leur splen- deur présente. Dès le temps où elle devient historiquement connue, elle nous apparaît, au fond des âges, jetant une lueur presque égale à celle de la métropole, sur l'austère ho- rizon de la république éduenne. Sans admettre ni contester la fabuleuse importance que lui donnent ses anciens annalistes, sans rechercher dans la nuit des temps écoulés si nous devons voir en elle la fille ée cette Orbandale des romanciers et des poètes, nous dirons que Jules César, Strabon et Ptolémée, placent la ville de Chalon au même rang que celles d'Aulun, de Bourges, de Langres et de Sens, et que ses citoyens fu- rent traités de frères et d'alliés par le sénat romain qui n'ai- mait pas à déroger dans ses alliances, et à tendre la main aux infimes. — Chalon faisait donc déjà une figure politique imposante, dans le vieux monde gaulois, quand les Romains le soumirent à leurs aigles alors invincibles. Dès cette époque reculée, la vocation commerciale de notre aimable cité se manifeste dans son histoire. Une foule de marchands étran- gers viennent s'y fixer. Jules César y établit des magasins de blé et des entrepôts à l'usage des légions romaines, il en fait un castrum frumentarium, et le centre d'une foule d'o- pérations proconsulaires qui se continuent sous ses succes- seurs. Le port sur la Saône s'agrandit; une espèce de petite flotte y est entretenue ; Chalon est comme le quartier général d'un officier supérieur romain. Plusieurs empereurs y séjour- nent, et, parmi eux, Auguste, l'an XXVII avant J.-C. ; Pro- bus, à qui la Bourgogne, cette terre promise de la vigne, doit un solennel tribut de gratitude, puisqu'il rendit à nos coteaux le pampre que le stupide Domitien en avait fait ar- racher, deux siècles auparavant ; Constantin, en CCCXII et en CCCXIII. —C'est à Lux, joli village du Chalonnais, rive- rain de la Saône, que ce prince, allant combattre le tyran