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CHALON-SUR-SAÔNE. 407 Maxenee, aperçut dans le ciel, en plein jour, celte croix lu- mineuse dont il fit reproduire l'image sur le Labarum, et au bas de laquelle étaient tracés, dans la nuée flamboyante, ce s mots providentiels si connus : IN. HOC. SIGNO. VINCES. Ainsi, notre terre privilégiée de Bourgogne fut témoin de cette vision impériale qui exerça une si vaste influence sur les destinées religieuses el politiques de l'empire, et ce fut un ponlife de Bourgogne, Rhélice, évoque d'Aulun, qui en- seigna au César les dogmes de la foi chrétienne. Constantin, dans son second voyage à Chalon, fit promulguer la loi en vertu de laquelle il fut défendu de marquer les criminels au front. On sait que les I1EDYOIS, Héduois — comme les appelle notre inimitable Saint-Julien de Baleurre — les Lingons el les Séquaniens occupaient, avant la conquête des Gaules par les armes latines, tout le territoire sur lequel vint plus lard greffer ses rameaux, la neuve el vierge nationalité Burgunde. Vers l'an CCCCV1I, des peuples originaires de la Germanie septentrionale, premiers élémenls de celte nationalité qui s'accrut par des aggrégalions successives el en s'incorporanl les indigènes, tirent irruption dans l'empire gallo-romain, sous la conduite de Gondicaire. Us s'installèrent, après une suite de halles el de stations, dans nos riantes contrées, attirés par la fécondité du sol, les sourires du ciel et la dou- ceur du climat. Loin de leur opposer de vives résistances, les Romains, déchus comme pouvoir politique et comme force militaire, réduits aux abois par les incessantes allaques des Barbares qui commençaient à démembrer l'empire, re- çurent les Burgundes comme des libérateurs et des confé- dérés. Bientôt s'éleva, à Genève d'abord, le trône de Gon- dicaire qui donna naissance à une monarchie plus ambulante que sédentaire, sans capitale fixe, enveloppée de ténèbres, dont les précaires destinées offrent aujourd'hui peu d'intérêt,