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o90 I)H L'ÉTAT ACTUEL 1)K LA PHILOSOPHIE là , et se reconnaissent dans des vices de détail comme dans le faux jour sous lequel se présente l'ensemble. Zeller ne pré- tend pas que l'histoire puisse être déduite de l'idée de l'être; il veut joindre la méthode empirique au procédé de construc- tion. C'est faire des efforts pour se délivrer d'un joug qui pèse, tout en consentant à le porter encore; c'est oublier qu'il est des cas où il ne faut pas craindre une rupture complète. R e - mercions toutefois Zeller d'avoir reconnu dans cet ouvrage l'insuffisance du pur hégélianisme, et félicitons-le d'avoir échappé aux conséquences les plus désastreuses auxquelles la rigoureuse application des principes logiques aurait infail- liblement entraîné. Son ouvrage suppose dans le lecteur la connaissance du sujet traité ; il aspire uniquement à donner des idées nouvelles et générales sur le caractère, la marche et les principales phases de l'une des périodes les plus impor- tantes du développement de l'esprit humain. 11 serait difficile de nier qu'il contient aussi des pages obscures, et attribue plus d'une fois des idées hégéliennes à des penseurs qui ne se reconnaîtraient que difficilement sous la forme dont on les si revêtus. Mais en adoptant une division préférable à celle de Hegel pour l'histoire de la philosophie ancienne, en jetant de nouvelles lumières sur son sujet, et en le traitant avec goût et talent, Zeller s'est acquis des droits à l'éloge. Il est à sou- haiter que l'auteur réalise son plan primitif, et que passant aux écoles issues de Socrate il continue de nous faire profiter de ses in'éressantes leçons sur les théories spéculatives de la Grèce. Que si les éludes historiques de Zeller laissaient encore quelque doute sur les rapports de parenté qui unissent les tendances de cet auteur à celles des Hégéliens, ces doutes seront dissipés dès qu'on prendra en main la Revue que ce savant dirige depuis quelque temps à Tùbingue. Ouvrez les annales Ihéologiques fondées il y a peu d'années par Baur