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DANS LES UNIVERSITÉS DE L'ALLEMAGNE. 391 lui-même. Zeller auquel la responsabilité de la direction est échue, et quelques-uns de ses amis comme Schwegler et Reiff y rivalisent avec Baur, leur maître, dans l'exercice d'une criti- que plus que hardie et dans la défense de principes nulle- ment favorables au théisme. Zeller lui-même a ouvert la Re- vue par un article sur la perfectibilité du christianisme à laquelle est assez clairement opposée la perfection de la philosophie absolue. Pendant quelques mois ces innovations semblaient suffire. Mais bientôt ces Annales elles-mêmes ne contentèrent plus les membres les plus avancés du parti. Une revue théologi- que ne pouvait du reste représenter avec assez d'énergie les tendances plus particulièrement spéculatives qu'on se sentait pressé de propager. Un journal philosophique fut donc créé sous la haute direction de Baur, et grâce au zèle de ses disci- ples. Schwegler', un hégélien plus décidé que Zeller, y donna son nom, et les Annales conlem/poraines parurent. On sait que Ruge, dont la Revue allemande a échoué assez récemment à Paris, a dû quitter il y a quelques années d'abord Halle, plus tard Leipzig, pour avoir voulu hâter avec un zèle trop ardent la réforme de la société actuelle. Les Annales de Halle obligées de se transformer en Annales allemandes, et. devenues de plus en plus provoquantes et exclusives, durent leur ruine à leur fanatisme panthéiste et novateur. Au fond les Annales contemporaines de Tûbingue reprennent la lâ- che que Ruge s'est imposée, et qu'il a été forcé de laisser inaccomplie. Elles continuent l'œuvre interrompue, toutefois en procédant non pas ouvertement, ni avec celte fougue désor- donnée qui fit jadis la célébrité et causa la chute de la Revue allemande, mais avec une modération habilement calculée cl qui offre plus de chances de succès. D'un ton tantôt sérieux et scientifique, tantôt spirituel et frondeur, on dirige de sour- des attaques contre le christianisme et le théisme fondement