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•Wi.       ni:   r.'iirAT ACTUEL DK LA   PHILOSOPHIK

irrévocable, c'est oublier toutes les différences qui séparent
la poésie fantastique et la vision religieuse de la gravité de
la pensée moderne, et confondre des sectes enthousiastes nées
de la confusion de toutes les religions avec des écoles qui
peuvent servir de modèle par la circonspection de leurs pro-
cédés théologiques ou philosophiques. Prétendre que ia phi-
losophie du christianisme est identique avec la gnose, et pas-
ser néanmoins sous silence, comme l'a fait Baur, dans l'his-
toire des doctrines gnosliques ainsi définies la majeure partie
de l'histoire des dogmes, c'est du reste reconnaître soi-même
qu'il y a là un abus de mots et une intolérable confusion
d'idées. Grâce à cette singulière terminologie d'après laquelle
Baur lui-même serait gnoslique, ce savant a trouvé moyen
de représenter la philosophie religieuse telle qu'elle a été
conçue par Hegel comme l'apogée de la gnose chrétienne.
On sait que, selon cetéminent penseur, le dogme de f homme-
Dieu exprime non seulement la destinée éternelle et idéale
mais la nature propre et l'état réel de l'humanité. Baur a
cru devoir faire l'apologie de cette doctrine erronée et
funeste.
   Les meilleurs et les plus récents ouvrages de Baur, ceux
qui peuvent fournir les preuves les plus passables de son in-
fatigable zèle a étudier les sources, de sa science consommée,
de son talent d'exposition et de la netteté de son style, ont
trait à quelques dogmes fondamentaux de l'église chrétienne,
et les étudient dans leur origine et dans leur développement
à travers les siècles. Mais là encore se retrouve l'idée hégé-
lienne et panthéiste dans laquelle se résume la gnose de l'au-
teur. Tout en accueillant avec respect et reconnaissance ces
savants ouvrages, fruits de longues études historiques, nous
sommes forcé de protester contre la pensée générale qui a
présidé à leur rédaction.
   L'histoire du dogme