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               BULLETIN MUSICAL.




      TÉRÉSA ET MARIA MILANOLLO.



   Quand des philosophes anciens définissaient la femme un être
imparfait, et cela dans des termes peu flatteurs que nous nous gar-
derons de reproduire ; quand, au moyen-âge, certain concile tenu à
Màcon discutait la question de savoir si elle avait une ame, il est
probable que la thèse de l'égalité des deux sexes aurait rencontré
peu de partisans : et combien moins encore , si quelque sophiste,
quelque chercheur de paradoxes avait voulu étendre cette égalité
jusqu'aux travaux de l'intelligence et à la culture des beaux-arts!
    Depuis ce temps, les femmes ont pris la parole dans le procès ;
elles ont plaidé et gagné leur cause. Philosophie, sciences, histoire,
poésie , musique , peinture , sculpture, elles ont tout abordé, tout
exploré : en un mot, elles ont fait leurs preuves en tout et pour tout,
quelquefois même surabondamment.
    Dans le domaine de la musique , les instruments à archet étaient
 restés jusqu'à présent l'apanage exclusif de l'homme : le violon, en
particulier, semblait défier d'audacieuses usurpations. Eh ! bien,
deux jeunes filles viennent de s'emparer victorieusement de ce violon
et de cet archet privilégiés, et elles s'en sont emparés en souve-
 raines : du violon, elles ont fait un esclave ; de l'archet, un sceptre.
    Ces deux jeunes filles s'appellent Térésa et Maria Milanollo. Elles
ont obtenu dans nos murs un succès, ou plutôt un triomphe auquel
rien n'a manqué, ni les bravos, ni lesfleurs.Après douze concerts au