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DE L'AXE DÉFINITIF DE LA UUE DES BOUyUKTIERS. 357 à la voie publique. L'église Saint-Nizier restera cachée pour des siè- cles encore derrière des constructions particulières. Pourtant jamais plus belle occasion ne s'était présentée pour faire une large et ma- gnifique entrée à notre ville, une riche avenue à notre pont, de Ne mours, un beau dégagement à notre ex-métropole, à cette église St-Nizier d'un gothique si pur et si gracieux de lignes et de mou- vements. Nous ne pouvons que gémir et protester en voyant avec_ quelle mesquinerie on traite les intérêts d'une grande cité. Au lieu de fonder pour l'avenir et de faire, à notre ville si admirablement située, de splendides décorations, on se complaît sans cesse à de misérables questions de boutiques et d'argent. C'est ainsi que nos édiles ont laissé enlever à la ligne de nos quais le riche décor que lui faisaient et la pittoresque église de l'Observance qu'on vient de démolir, et la sévère abside romane de Saint-Jean qu'on a laissé masquer par de hautes constructions. C'est ainsi qu'au lieu de doter d'un magnifique boulevard notre Hôtel-de Ville, ils ont, dans un intérêt de lucre, vendu à la spéculation ce bel emplacement de la boucherie des Terreaux, où nos yeux iront se heurter contre d'immenses bâtisses, de véritables casernes. C'est ainsi que, si la ville n'y prend garde, et ne se précautionne en achetant ses terrains à l'avance, notre riant coteau de Fourvière perdra peu à peu son manteau de verdure, ses vignes, ses prés et ses ombrages, pour faire place à des ateliers de tissage, à de vastes maisons comme celles qui s'étagent sur le flanc de la colline de Saint-Sébastien. Lyon que la nature a si richement pourvu sous le rapport pittoresque pour- rait bien voir tomber un à un les plus beaux fleurons de sa cou- ronne.