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KAURIKI,. 349
s'en allèrent, pleins d'exaltation patriotique, recruter les armées
des frontières.
Des écoliers quittaient la plume pour prendre le fusil ; des
enfants se faisaient soldats, et quels soldats ! Ils allaient grossir ces
légions de braves auxquels on avait dit : La patrie est en danger !
ces hommes qui, sans souliers, souvent sans pain, conservaient
encore, au milieu de tant de privations, assez de force pour faire
trembler l'Europe et planter leur drapeau sur toutes les capitales.
Mais, comme le dit le grand Corneille :
On est toujours tout prêt quand on a du courage.
Une lettre du ministre de la guerre Beurnonville, Ã la date du
26 mars 1793, fut adressée à Saint-Etienne, au citoyen Fauriel
pour lui annoncer qu'il était nommé sous-lieutenant dans le 4 e ba-
taillon d'infanterie légère de la légion des montagnes, en garnison
à Perpignan. Fauriel se rendit aussitôt à son poste. Il fut atta-
ché quelque temps au général Dugommier en qualité de secrétaire;
puis il servit dans la compagnie de La Tour-d'Auvergne.
Fauriel, après avoir pris part à ces meurtrières campagnes qui
ne finirent qu'à la paix de 1797, donna sa démission et revint dans
sa ville natale.
Il paraît certain qu'il exerça vers cette époque des fonctions mu-
nicipales à Saint Etienne où il était considéré comme un républi-
cain exalté.
Mais ce sentiment républicain dont il a toujours gardé quelque
chose en lui, n'a jamais entraîné cet esprit pur et élevé dans de
sanglantes aberrations.
Pendant le séjour qu'il fit à Saint-Etienne, Fauriel étudia beau-
coup, ses études furent extrêmement variées. Il allait souvent, em-
portant le livre qu'il aimait le mieux, lire et rêver sur les bords de
la Loire, et il parlait encore, dans ses dernières années, de ces pro-
menades silencieuses et solitaires.
Le fond de connaissances qu'il amassait fut un bagage précieux
pour lui lorsqu'il se décida à partir pour Paris.
A son arrivée dans la capitale, vers la fin de 1799, il fut pré-