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33i HISTOIRE DE L ART MONUMENTAL ence arabe sur l'art de l'Occident, il es! évident qu'elle s'est manifestée dans les transepts de la cathédrale de Lyon. La triple ogive surhaussée des hautes fenêtres, surmonlée d'un petit lobe, avec absence des moulures employées à cette époque de transition, la physionomie générale, tout indique que l'architecte a vu des monuments de l'Orient. Du reste, j'avoue volontiers que l'opinion de M. Batissierest au moins aussi plausible que toute autre. Avec les auteurs des Instructions du comité des arts et mo- numents, M. Batissier considère les églises bâties en France du IVe jusqu'au commencement du XIe siècle comme des imitations exactes des basiliques romaines et il donne nu style de cette période le nom de latin. Suivant l'usage reçu, il donne au style Ju XIe et de la première moitié du XIIe siècle le nom de roman, bien que celte formule archilecturaîe offre plus d'analogie avec le bysantin proprement dit qu'avec le romain dégénéré. C'est là la 1T" période de l'art chrétien. La 2e, comprenant l'architeciure où se trouvent mêlés le plein cintre et l'ogive, constitue le style de transition durant la seconde moitié du XII0 siècle. Enfin la troisième période se subdivise en trois époques. Le style ogival primaire du XIII e siècle; le style ogival secondaire du XIVe, et le style ogival tertiaire qui comprend le XVe et le commencement du XVIe. Je regrette que les limites d'un article de ce genre m'em- pêchent de donner une indication, fut-ce même la plus som- maire des caractères spéciaux à l'architecture de chacune de ces époques. Chaque lecteur peut se satisfaireà cet égard en consul- tant l'Histoire de l'art monumental. Remarquons seulement que dans l'art roman les traces de l'antiquité se révèlent, non seulement dans la forme, mais encore dans l'esprit. Dans le nord, par exemple, il est empreint d'un caractère sombre et mystérieux qui n'est pas sans analogie avec le caractère terri- ble des religions qui y précédèrent le christianisme. Ce n'est