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UANS LAIVT1QIHTK ET AU MOYEN-AGE. 335 e véritablement qu'au XIII siècle que la forme de l'art chré- tien est complète, qu'elle s'est débarrassée de tout vêtement antique, et qu'à cette pensée immense de l'infini qui rayonne au dessus de toutes les œuvres inspirées par le christianisme se mêle un rayon divin de mansuétude. J'en demande pardon à M. Batissier, mais j'avoue ne pas avoir compris la division des chapitres IX et X de son livre. Dans le chapitre IX, il esquisse toute l'histoire et les carac- tères de chaque époque de notre histoire nationale. Je n'ai pas bien saisi la nécessité du chapitre X qui reprend l'appréciation de chaque époque pour la compléter. Je sais bon gré à M. Batissier de s'être arrêté au XVIe siècle, à cette prétendue renaissance, signal d'une décadence affreuse. Il se passe dans le monde à celte époque un fait étonnant. Au nord, l'esprit réformateur se crée une religion d'où l'élément matériel est complètement banni, comme si l'esprit pouvail se passer delà forme et i'ame du corps. Au midi, au contraire, une invasion païenne, mille fois plus terrible que l'invasion des barbares, étouffe le souffle divin sous le développement inoui de la matière. Du reste, comme l'architecture précède toujours les arts secondaires dans chaque phase de l'art, Baphael, le peintre sublime, était déjà détestable architecte. Michel-Ange faisait cette immense erreur qu'on nomme St-Picrre-de-Rome. J'entendais un jour un visiteur de cette basilique. Ce qui l'avait le plus frappé, c'était que ce monument, de propor- tions prodigieuses, ne parut au premier abord qu'un monu- ment de dimensions ordinaires. Mais c'est là justement la faute saillante. C'est pareeque les détails sont trop grands re- lativement aux masses; c'est pareeque ce monument pourrait se construire sur des dimensions moindres de moitié, sans qu'il n'y eut rien à y changer, qu'il est blâmable. Jamais les archi- tectes du moyen-âge, lorsqu'ils voulaient élever une cathé-