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328 HISTOIRE m; L'ART MONUMENTAL le sentiment était émoussé, et sur laquelle le pur et le simple n'avaient plus d'empire. Aussi serait-on tenté de croire que ce monument n'est pas fort ancien. Après quelques pages consacrées aux monuments ébauchés de l'Afghanistan, à ceux si bizarres de la Chine et du Japon, M. Batissier passe à la Perse, qu'on peut considérer comme le type le plus magni- fique peut-être des civilisations orientales. Celles-ci ont toutes un caractère extraordinaire d'opulence, mais l'unité, l'ex- quise pureté des monuments grecs leur sont inconnues. L'on sait toutefois qu'une opinion admise par plusieurs est celle que la Hellade a tiré plus d'un de ses types de l'art persique. Qui sait si, dans les bas-reliefs barbares, mais grandioses, de Persépolis, il n'y a pas le germe de l'harmonieuse force de ceux du Parthénon ? — Viennent ensuite l'Assyrie et la Babylonie, ces sœurs de la Perse ; la Phénicie, l'Angleterre du monde ancien ; la Palestine, qui ne nous a laissé aucun débris de son art: le monument colossal et unique, qui fut l'œuvre de Salomon, ayant été anéanti suivant la prédiction du Christ. Nous ne pouvons donc savoir si les traditions dont ce peuple resta seul le dépositaire pendant quatre mille ans, au milieu des peuples de l'antiquité, imprimèrent à son art un cachet spécial. Je crois toutefois qu'on peut supposer que l'Egypte, dont les fils de Jacob restèrent si longtemps les esclaves, ne fut pas sans une influence puissante sur l'art de cette nation. L'Egypte ouvre le deuxième livre. C'est cette architecture caverneuse, immobile, où le plein domine partout le vide, et qui était si bien appropriée à une religion toute de mystère et de terreur, sur laquelle était fondée la division des castes, et qui ne se découvrait que par une série d'occuKes initiations. C'est là justement le contraire de la révélation chrétienne qui n'eut jamais d'enseignement ésotérique, et qui divulgua ses dogmes et ses lois aux simples et aux pelits comme aux