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DANS L'ANTIQUITÉ ET AU MOYEN-AGE. 327 foule de motifs dont eux seuls peuvent apprécier l'utilité. Aussi le succès de cet ouvrage est-il aujourd'hui incontes- table. Se bornant exactement au rôle impartial d'historien, M. Batissier a pu voir son livre dans les mains des hommes les plus opposés de goût et de principes, 11 s'est adressé aux défen- seurs comme aux détracteurs respectifs de l'antiquité et du moyen-âge ; et je n'hésite pas à proclamer son œuvre presque indispensable à l'élève, à quelque tradition qu'il veuille plus tard se rattacher. Une fois que les notions générales sont bien acquises et surtout bien coordonnées, il est facile de pé- nétrer plus avant dans les spécialités de chaque style. M. Batissier expose dans son introduction l'idée des trois grands types généraux qu'on peut appliquer à l'architecture primitive, selon qu'elle appartient à un peuple d'agriculteurs, de pasteurs ou de chasseurs ; c'est ainsi que les architectures de l'Inde avec ses temples souterrains, de l'Egypte avec ses spéos, paraissent tirer leur origine de la caverne, comme l'architecture de la Chine et du Japon paraît issue de la lente, et celle de la Grèce, de la cabane. M. Batissier commence ensuite son ouvrage par l'Hindous- tan, dont l'histoire monumentale offre en effet le plus de probabilité d'antiquité, bien que sous l'influence de ses doc- trines religieuses, cette civilisation se soit pétrifiée au point de n'offrir presque aucune distinction entre les différentes périodes qu'elle a parcourues jusqu'à nos jours. Aussi l'âge des monuments de cette contrée est-il souvent impossible à déterminer. M. Batissier me permettra-t-il de trouver qu'il paraît attacher une valeur artistique trop grande aux monu- ments hindoux, dont les gigantesques proportions sont dé- pourvues d'harmonie? Le temple du Kelaça à Eilora, par exemple, sur lequel insiste particulièrement l'auteur, est d'un maniéré de formes qui indique une civilisation très avancée ; il ne peut être que le produit d'une époque dont