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322                      ABBOTSFORD.

trouver réunies la perfection des formes et la patiente immo-
bilité dépose, cette vertu du modèle !
    Maida pourtant n'échappa point au pinceau de M. Landseer:
la vieillesse lui commandait alors la patience, ce qu'on recon-
naît au tableau de cet artiste estimé.
    En sortant du château de Walter Scott, on est heureux de
 trouver, à la porte, les bois qu'il a plantés et de pouvoir se
 recueillir, par les sentiers déserts, sur les pittoresques bords
de la Tweed : après l'impression, la réflexion.
    Et il se présente tout d'abord cette pensée affligeante que
les prodigalités d'Abbotsford jointes au désastre d'une faillite,
et probablement aussi à une administration peu tempérante,
ajoutèrent aux embarras financiers qui attristèrent les der-
nières années du grand écrivain. Il se vit un moment chargé
d'une dette de près de trois millions ! El il ne désespéra
pont. Et il se mit, tête et cœur, à l'œuvre avec sa probité de*
débiteur et d'écrivain. Et il tira bien des volumes sur les
libraires. Et enfin la dette fut réduite de plus de moitié bien
avant sa mort. Quelle plume que celle qui peut payer de
telles sommes ! Rien, en définitive, n'est resté en souffrance;
tout a été régularisé par voie d'offrande volontaire, inter-
vention honorable mais tardive.
    Walter Scott est un de ces heureux génies devant lesquels
les plus illustres contemporains semblent se ranger : Words-
worth, Coleridge et Soulhey prirent des roules différentes
comme pour lui laisser sa place à part dans les lettres : Byron
lui rendit le service de le ramener à la prose, sa véritable
voie; enfin Pitt et Fox s'accordèrent une fois pour le pro-
téger !
    Ce fut à Abbotsford, le vingt septembre 1832, qu'expira
le plus grand romancier du siècle, laissant après lui le nom
le plus populaire de la littérature contemporaine. A sa mort,
dit un de nos écrivains qui a habité longtemps l'Angleterre,