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I')l! UOMAN-FKlIlïiLKTOjN. Nous voici arrivés a« culte des images dans les livres, el à celui du feuilleton dans les journaux ; l'accessoire chez tous les deux est devenu le principal; les auteurs font le teste des illustrations, et les romanciers, la base des feuilles publiques ; il résulte de ces deux manies du jour que les livres coûtent plus cher sans en valoir da- vantage, et que les journaux se lisent davantage, tout en influant moins sur l'opinion ; car le feuilleton n'est plus cet humble rez dé- chaussée littéraire, agenouillé au bas des raisonnements superbes des grands publicistes ; c'est maintenant le chemin qui conduit au Capitule et à la fortune, et l'article Paris, bien qu'au dessus de lui typograpbiquement, me semble la mansarde d'un famélique écrivain qui crie par dessus les loits, et n'en est pas plus écouté pour cela. Qu'est devenu ce temps où dans le feuilleton se lisaient les critiques consciencieuses et instructives des ouvrages sérieux qui paraissaient; où un Geoffroy, un Marc Boutard, un Malte-Brun, un Colnet, en annonçant les œuvres de leurs confrères, faisaient faire à leurs lec- teurs comme de véritables cours des sciences dans lesquelles ils ex- cellaient eux-mêmes, où l'érudition se couronnait d'esprit et d'agré- ment, en un mot, où l'on trouvait au bas des journaux comme une école des arts, dans laquelle de graves professeurs jugeaient les débutants dans la carrière, et applaudissaient au mérite qu'ils si- gnalaient les premiers. Maintenant ce sont les ouvrages JUX-mêmes qui défilent triomphants dans le feuilleton ; et quels ouvrages en- core ! ! des amas infects d'obscénités cl d'aventures fangeuses pui-