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              DE L'HOMME ET DE L'HUMANITÉ.                  245

et proclamera, dans l'expression de sa reconnaissance, le nom
immortel de CHARLES FOURIER.
    Telle aura été jusqu'à ce jour la suite des révélations. Es-
sayons de tracer les caractères généraux des religions qui en
sont émanées. Dans le principe, l'Humanité est essentiellement
passive dans ses rapports religieux avec la Divinité. Pareille à
l'embryon qui ne peut vivre sans recevoir un sang tout fait,
elle n'a pu, dans sa première phase, se passer de la parole
sacrée, et, sans avoir conscience du caractère de nécessité que,
pour son existence même, les premières révélations ont dû
revêtir, nous la voyons accepter la parole de Dieu telle qu'elle
lui est donnée, et ne pas oser encore la soumettre à une in-
terprétation rationelle. Ses premières religions lui sont impé-
rieusement imposées, ses devoirs lui sont tracés par Dieu lui-
même ; elle n'a qu'à obéir, sous peine de mort. Ce sentiment
de crainte et de respect qu'exprime l'attitude humble et sou-
mise de l'Humanité dans ses premières relations avec le Créa-
teur , se manifeste d'une manière saisissante dans le récit
 de Moïse, quand nous voyons Adam, Gain accepter la puni-
 tion de leurs fautes, sans proférer un seul murmure, Noé obéir
ponctuellement à toutes les recommandations qui lui sont
 adressées avant le déluge, Abraham enfin se préparer sans
 hésitation au plus douloureux des sacrifices.
   Si nous jetions un coup-d'œil sur les religions placées en
dehors de la révélation judéo-chrétienne, nous verrions ces
caractères augmenter d'évidence. Ici les croyances primi-
tives sont empreintes d'une terreur plus profonde encore.
Ainsi l'homme, à l'état sauvage, membre d'une misérable
tribu toujours en guerre avec les tribus voisines, avec les ani-
maux qu'il ne sait pas dompter, ignorant, faible, misérable,
accepte pour supérieur tout ce qui le frappe par un aspect
quelconque, les astres, les rochers et mille autres êtres inani-
més; il divinise la bêtt-, il déifie la foudre, la tempête, les