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240 KSQUISSE D'UNE ANALOGIE eaux ; il est fétichiste et ses adorations n'expriment qu'un vil et puéril sentiment de crainte. Au second âge, la vie est moins pénible, l'homme craint moins, il commence à espérer, il a même confiance dans son maître. Il voit Dieu non plus dans des corps inertes, mais comme un être doué de facultés hu- maines supérieures. Toutefois ne pouvant rattacher toutes les attributions divines à un seul être, il se fait plusieurs dieux; il est polythéiste. D'après cette conception , dont la mytholo- gie grecque est la poétique peinture , chaque nation , chaque cité a son Dieu particulier qui la protège; chaque maison même a ses pénates. Cette dissémination des attributs divins conduit insensiblement l'homme à noyer l'idée de Dieu dans la nature entière et à l'y confondre. Ce fut le panthéisme fé- tichiste. « Pour le fétichiste, son dogme, c'était la peur qui le faisait ramper à terre, c'était la croyance à un Dieu ven- geur et jaloux, à un Dieu qui ne s'apaisait qu'avec du sang. Les autels du fétichiste, comme son Dieu, étaient partout ; son culte, c'était un sacrifice de sang, souvent de sang h u - main ; sa prière, une conjuration sauvage et grossière. Le dogme qui servait de base à la conception polythéiste était moins rude et moins terrible. Les Dieux étaient BONS pour la plupart; s'ils se montraient courroucés, on croyait pou- voir les apaiser par des prières et se les rendre favorables. S'il existait des DIEUX MÉCHANTS , on pouvait implorer les BONS et se confier dans leur protection quand on était juste. Les Dieux punissaient les méchants et récompensaient les bons. Leur culte était l'occupation la plus sainte, tellement que chez certains peuples tous les actes de la vie revêtaient un caractère religieux. L'architecture, dans ce qu'elle avait de plus grandiose, la scuplture et la peinture, dans ce qu'elles avaient de plus riche et de plus excellent, concouraient h l'embellissement des temples des Dieux. La science, les beaux-