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DK L'HOMME ET DK L'HUMANITÉ. 235 lication et de l'insalivation, mais qui, pénétrant d'emblée dans l'estomac et dans l'intestin, y esl promptement et aisé- ment converti en chyle. Le chyle, à son tour, soumis à l'ac- tion du poumon , ce nouveau rouage mis en jeu par la nais- sance, devient sang et par là propre aux besoins de la nu- trition. Or, le lait dont l'enfant a besoin, c'est un être supé- rieur à lui qui peut seul le lui fournir, il le trouve à la même source où il puisait pendant la vie intra-utérine le sang qu'il était incapable de former encore; c'est la mère, en un mol, qui continue de lui donner son principal moyen de conser- vation et de développement. Cependant, ici la dépendance de l'enfant vis-à -vis de sa mère n'est plus aussi étroite qu'a- vant la naissance, puisqu'il peut changer de nourrice et même, à la rigueur, être nourri d'un aliment autre que le lail de la femme. Quelques enfants sont allaités artificiellement et peuvent l'être avec succès. Néanmoins l'allaitement ordi- naire, qui est le meilleur cl le seul normal, constitue un rapport encore très intime entre les deux êtres dont l'un re- çoit ce que l'autre lui donne, bien que le premier ne puisse en aucune manière comprendre la nécessité, l'utilité, la na- ture de ces relations. Plus tard, pendant que la mère continue les soins néces- saires à la conservation de l'enfant el à son développement, soins qui ne se bornent pas à l'alimentation, mais embrassent en môme temps les besoins de tous les organes, plus lard on voit éclore peu à peu quelques rapports d'un ordre tout nou- veau entre ces deux êtres, des rapports animiques. L'intel- ligence et le cœur parlent déjà chez cet enfant qui connaît le sein de sa mère, lui fait fête et n'en veut pas d'autre, qui écoute et reconnaît une voix chérie, qui voit et comprend une pantomime de caresses, en un mol, chez l'enfant qui sourit à sa mère el qui la reconnaît à son sourire. Après quelques mois, ces rapports sont déjà 1res actifs el se développent