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234 ESQUISSE D'UNE ANALOGIE leur caractère de haute utilité, elles ne sont plus d'une né- cessité aussi absolue pour assurer son existence, mais elles sont destinées à développer sa vie morale, ses sentiments, ses affections, puis à faire éclore son intelligence, et enfin à le diriger, à l'enrichir, à lui constituer, en un mot, tous ses ressorts d'action, tous les moyens de sa puissance et toutes les virtualilés de sa destinée. Ainsi, nous voyons l'enfant, dans le sein de sa mère, communiquer avec elle par les liens étroits de la circulation qui fait aboucher les vaisseaux de l'utérus avec les siens , pour lui verser un sang qui , sauf une élaboration particulière dans le placenta , est déjà tout préparé pour la nutrition du fœtus. C'est en quelque sorte sa propre substance que la mère transmet ainsi à son fruit, substance qui représente le plus assimilable de tous les aliments et qui, sans subir le travail des organes diges- tifs, porte aux instruments de la force plastique les éléments de la nutrition et de l'accroissement de l'être. Voilà donc une communication de la mère avec l'enfant, essentielle- ment nécessaire à celui-ci, quoiqu'il n'en ait pas conscience et qu'il en profite par le moins élevé de ses attributs, c'est- à -dire par le simple jeu de la vie végétative. C'est aussi par des rapports très directs que la mère influe sur la tem- pérature, sur la position de l'enfant et le protège contre l'ou- trage des objets extérieurs; elle le porte dans ses entrailles et sent avec délices les mouvements de la vie qu'elle lui donne. Après la naissance, les communications sont moins in- times entre la mère et l'enfant ; celui-ci jouit de deux fa- cultés nouvelles, il est apte à respirer et à digérer. Sa di- gestion est encore faible et demande un aliment spécial, d'une élaboration facile, quoique riche en matériaux nutri- tifs; cet aliment, c'est le lait qui n'a pas besoin de tous les actes préparatoires de la digestion, c'est-à -dire de la mas-