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DE L'HOMME ET DE INHUMANITÉ. 227 tinée à la vie ultérieure ; il ne fait que le transporter dans un milieu différent ; mais en même temps il amène la destruction des annexes du fœtus, c'est-à -dire des portions liquides et solides de l'œuf qui sont désormais inutiles, après avoir été indispensables à la formation , à l'existence et au développe- ment du fœtus lui-même. Or, le déluge paraît avoir agi de la même manière : il a respecté cette partie de l'œuf humani- taire qui était destinée à vivre ultérieurement et qui, dans la Bible, est représentée par les enfants de Noé, dont les trois noms symbolisent aussi le triple aspect de la vie humaine. Mais il a détruit les annexes de l'Humanité, c'est-à -dire les organes créés avant la naissance, nécessaires jusqu'à cette époque, inutiles pour la période suivante. Or, ces annexes ne sont peut-être autre chose que ces êtres monstrueux dont la Bible elle-même nous parle et qu'elle appelle les géants, mais dont les traditions mythologiques nous ont conservé le souvenir sous les noms de Titans, Centaures, Minotaures, Satyres, Faunes, Harpies, Sirènes, Tritons, etc., véritables mo- lécules placentaires, douées d'une vie imparfaite, hommes in- complets, indispensables sans doute à l'éducation et à la pro- tection de la race plus parfaite , mais faible encore, qui sans eux n'aurait pu se maintenir sur la terre , en lutte avec la nature souvent hostile et rebelle. Le déluge serait donc pour l'Humanité analogue à la nais- sance de l'homme. Je ne veux discuter, ni même signaler aucune des mille objections que cette proposition peut sou- lever. Le rapport que j'établis est faux sans doute en beaucoup de points; aussi ne veux-je le présenter que comme une de ces conceptions hasardées que l'imagination peut caresser, mais qu'un jugement froid oblige à reléguer pour le moment dans le domaine des hypothèses. Va donc pour l'hypothèse ! mais, dût ce rapprochement n'être qu'un jeu de l'esprit, on me permettra de poursuivre les conséquences d'une ana-