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218 ESQUISSE D'UNE ANALOGIK d'autres êtres faisant comme lui partie d'un ensemble plus général, qu'il développe sa personnalité et y persiste; et, comme il exerce sur eux une action analogue , on peut dire qu'il leur donne la vie comme il la reçoit d'eux. Ainsi s'établit un lien de solidarité entre tous les êtres de la création. Donc la série se constitue dans F espace par l'enchaînement des par- lies pour former des tous individuels ou unités simples, et par celui des tous aux tous pour former des ensembles ou unités composées. Telle est la première base des lois de la vie. En deuxième lieu , la vie d'un être offre un caractère de continuité. Bien que les parties dont l'être se compose puis- sent se renouveler par un mouvement incessant de compo- sition et de décomposition, de va et de vient, d'assimilation et d'élimination , chaque anneau de cette chaîne harmoni- quementuni au précédent et au suivant, par transitions i n - sensibles , forme la personnalité continue de l'être. Enfin , deux transformations intégrales, le commencement et la fin , la naissance et la mort, limitent l'évolution individuelle et la rattachent a une série d'un ordre plus général. Ainsi la vie de l'homme, qui est une unité de temps, s'engrène par la nais- sance et la mort dans une série temporaire dont chaque géné- ration n'est plus qu'un anneau, et qui, de proche en proche, remonte jusqu'à la souche, et descend jusqu'il l'extinction de la famille ; puis s'embranche sur la vie de la nation , et par elle , sur le tronc humanitaire tout entier. Telle est la série dans le temps. La série embrasse un troisième rapport non moins impor- tant que les deux premiers. Non seulement les éléments d'un èlre sont agrégés et se maintiennent en rapport pendant un certain temps, mais ils contribuent inégalement, et chacun dans sa mesure à la vie normale de cet être. Ainsi l'homme n'est pas seulement une unité collective résultant de la séria- lion de plusieurs organes, systèmes et facultés; mais encore