page suivante »
130 1)K LA TRAVERSÉE DE LA VILLE DE LYON sans hésiter, venir y prendre place. La rapidité du parcours leur eût assuré un bénéfice sur le temps, et il n'y aurait pas eu pour elles surcroît de dépense d'argent, car elles y au- raient trouvé des prix semblables à ceux qu'elles paient pour les mauvaises voitures qui les transportent aujourd'hui d'une ville ou d'un bourg à l'autre. Les cheminsde fer seraient ainsi devenus immédiatement, nous l'avons déjà dit, de puis- sants moyens de bien-être et de civilisation. La pensée hu- maine se fût elle-môme agrandie par suite de ce contact si multiplié des hommes entre eux. Chacun aurait pu, avec économie de temps et d'argent, aller examiner, étudier di- rectement les faits et les choses qui concernent ses occupa- lions habituelles; l'ouvrier, voir les nouvelles créations de l'industrie, étudier la mise en œuvre de nouvelles machines; l'agriculteur, assister en quelque sorte à la mise en prati- que de nouveaux assolements ou à l'application de nouveaux engrais ; le négociant surveiller lui-même ses achats, ses échan- ges, sa fabrication ; l'homme d'étude, faire sur les lieux les recherches nécessaires à l'explication des grands phénomè- nes de la nature. Seul, l'avenir sait tout ce que pourront produire de grand et d'utile cette élude et cet examen simultané fait directement par tous et en quelque sorte en commun. On nous dira: un jour viendra où toutes ces choses se réaliseront, parce que les chemins de fer offriront alors des conditions de parcours meilleures mêmes que celles que vous désirez. Cela pourra être, mais trois ou quatre générations qui auraient pu en profiter auront passé; il y aura temps perdu pour l'huma- nité, et pour elle le temps est aussi précieux que pour les individus. Toutes les réflexions que nous venons de faire, à l'égard de ce droit de péage imposé aux voyageurs, nous pourrions les renouveler à propos des marchandises, car, elles aussi