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J'AR LES CHEMINS DE FER. 119 rait ainsi au voyageur un surcroît de dépense d'argent et de temps el par cela même pourrait le détourner de s'en servir. C'est vrai, le voyageur, du Hfhre à Marseille aura, d'après le tracé arrêté, un surcroît de dépense en argent de 18 centi- mes, en temps de trois minutes el demie. Eh ! bien, nous le demandons de bonne foi, seront-ce ces dix-huit centimes el ces trois minutes et demie de surplus qui empêcheront ce voyageur de prendre le chemin de fer? D'ailleurs ces voyageurs de l'Océan à la Méditerranée, aux quels on porte tant d'in- térêt, que l'on regarde comme devant faire, par leur présence, la prospérité financière de l'entreprise, ne seront jamais qu'en liés faible minorité. Si leur produit devait être la partie prin- cipale de (a recelte, l'Administration de laCompagnie ne pour- rait même arriver à subvenir a ses frais d'entretien, et loin de distribuer des dividendes à ses actionnaires, elle se verrait contrainte de leur faire chaque jour de nouveaux appels de fonds jusqu'à l'expiration de son privilège. On devrait savoir que, sur les grandes lignes, les voyageurs des deux extrémités ne donnent que de faibles produils; et que ceux, au contraire, qui parcourrent de petites dislances, sont presque partout la awse principale des revenus réalisés. Ils entrent dans ces re- venus pour soixante, quatre-vingt, quelque fois même quatre- vingt-dix pour cent. L'avenir paraît devoir encore augmenter celle proportion; car, il csl constaté par chaque nouveau compte rendu, que (elle circulation partielle des poinls inter- médiaires augmente beaucoup plus proportionnellement que la circulation lotale. C'est ainsi, nous pouvons le prédire avec cerlilude, que, sur l'ensemble des voyageurs que la voie ferrée transporter» à Lyon, un vingtième à peine arrivera des bords de l'Océan el du Nord , trois vingtièmes de Paris, trois autres vingtièmes des poinls intermédiaires jusqu'à Chalon, el tout le reste nous viendra doChalon,Tournus, Maçon, \illefranchc cl .Neuville.