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120       DE l>A TRAVERSÉE DE LA VILLE DE LYON

Or, ces derniers voyageurs, qui font les deux tiers du nombre
total, ont surtout des rapports avec Vaise, Serin, l'Ouest, le
Nord et le Centre de Lyon ; très peu vont au Midi, aucun ou
presque aucun ne se rend aux Brotteaux ou à la Guillotière,
et cependant c'est là qu'on voudrait forcément les transporter
tous. Ce serait, dés lors, les obliger de retourner, pour ainsi dire,
vers les points d'où ils seraient venus pour atteindre leur des-
tination ; ce qu'ils ne pourraient faire qu'avec une perte de
temps et d'argent bien autrement grande proportionnelle-
ment que celle qu'on aurait voulu éviter aux voyageurs des
points extrêmes. Il est vrai que ce nombre considérable de
voyageurs, auxquels on aurait imposé une aussi singulière né-
cessité, sauraient s'y soustraire en évitant de prendre la voie
ferrée : ils se confieraient aux bateaux à vapeur, qui les débar-
queraient, suivant leurs besoins, à Serin, ou au quai de la
Peyrollerie, près au moins du Nord et du centre de notre
ville. Il est donc évident que le tracé par les Brotteaux aurait
été grandement nuisible aux intérêts de la Compagnie en lui
faisant perdre ainsi une bonne partie de ses voyageurs. Que
penserait-on d'une entreprise de messageries qui voudrait
faire dépasser Lyon et conduire forcément jusqu'à Serin,
ou près de l'École Vétérinaire, ses voyageurs venant de
Vienne, Bourgoin et Saint-Etienne, voyageurs dont les re-
lations d'affaires sont naturellement avec la Guillotière el le
Midi de la ville ; on la regarderait comme une entreprise in-
sensée, et on lui prédirait une ruine prochaine. Que pro-
posaient les partisans du tracé par les Brotteaux à l'égard
des voyageurs des bords de la Saône, si ce n'est cela!
   11 y a une question peut-être plus importante encore que
celle des voyageurs, c'est celle des marchandises. Que se se-
rait-il passé, en effet, à leur égard, si le chemin de fer eût quitté
la rive droite de la Saône, en amont de l'Ile-Barbe, sur la li-
mite des communes de Saint-Rambcrt et de Collongcs, pour