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DANS LES UNIVERSITÉS DR L'ALLEMAGNE. 57 métaphysique la prétention à une connaissance parfaite a enfanté des légions de chimères. Mais quand Biedermann mêle la politique à la philosophie, et qu'il se prononce en industriel plutôt qu'en penseur sur des discussions qui ne sont nullement du domaine de l'économie politique, il mérite à son tour les sévères reproches de la critique. Quoique Biedermann ne parle qu'en mal de la philosophie, il est d'ailleurs lui-même philosophe ; et comment ne pas l'être aujourd'hui que le règne de l'autorité est passé? Son système à lui c'est l'empirisme, son principe c'est la croyance en un progrès sans fin ; sa devise celle de Gondorcet: la per- fectibilité éternelle de la raison. Si cette belle et sublime vérité, qui est la clef de tous les mystères anthropologiques, n'était étendue par l'auteur au point de le mettre en contra- diction avec les croyances théologiques les plus nécessaires à notre cœur, si par suite d'une transformation étrange le Chris- tianisme ne devenait, aux yeux de Biedermann le principe du xtalu quo, l'ennemi déclaré du progrès, si tout en blâmant le matérialiste l'auteur ne s'exposait pas à y tomber lui-même, nous aurions pu louer les courageux efforts qu'il fait pour combattre la philosophie apriorique, sans mettre à cet éloge des restrictions qu'il est toujours pénible d'énoncer. Du reste, l'ouvrage de Biedermann se distingue par la clarté dont il illumine, tout en les résumant, des doctrines toujours difficiles à comprendre. L'auteur a réussi à rendre les abords de la philosophie contemporaine moins difficiles. 11 n'a pas de ces hautes prétentions qui servent quelquefois de préface aux livres inintelligibles; mais il donne d'excellents extraits de Kanl et de Fichte, de Schelling, de Hegel et de Herbart, en se servant autant que possible des termes même de ces auteurs, et en suivant scrupuleusement le fil de leurs idées. La critique exercée du point de vue dont nous avons essayé de donner une idée plus haut, n'a pas toujours pu nous satisfaire. Mais comme