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           «ANS LES UNIVERSITÉS DE L ALLEMAGNE.                53

 ce penseur s'est prononcé h celte occasion avec une égale vio-
 lence contre le hautain verbiage des ultras de l'extrême gauche
 et contre celui qui leur reprochait d'être opposé à toute piété.
 Heureusement Marbach mérite notre attention à un titre plus
 sérieux et plus réel.
    Les études philosophiques ont pris de nos jours une ten-
dance essenliellement historique. Si c'est en France le signe
d'un heureux retour vers des recherches sérieuses, une prépa-
ration à la discussion d'une nouvelle théorie, ce nous semble
être en Allemagne, dans ce pays lassé d'hypothèses apriori-
ques, le présage de la chute prochaine et définitive de la phi-
losophie de l'absolu. Marbach aussi a commencé une histoire
de la science des sciences ; sans craindre l'immense difficulté
de la lâche, il s'est proposé d'esquisser toutes les phases par
lesquelles la pensée philosophique a passé depuis Thaïes j u s -
qu'à nos jours. Son manuel, qui jusqu'ici n'embrasse que la
philosophie grecque et la scholastique, est, il est vrai, du plus
haut intérêt. Quoique hégélien zélé, l'auteur ne s'est pas
 servilement attaché à l'histoire de la philosophie de son maî-
 tre. Sur certains points il a été bien plus complet que Hegel.
 Partout où les faits lui semblaient l'exiger, il a osé s'écarter
de la roule tracée par une autorité supérieure. En s'élevanl.
 au dessus de la manie des divisions forcément (richolomiques,
il a pris place en dehors du vulgaire des hégéliens. Des para-
graphes concis reproduisent les traits essentielles des doc-
trines qui se sont succédé depuis les temps les plus reculés, jus-
que sur le seuil de l'histoire moderne. Des notes étendues, des
cilations textuellement extraites des auteurs les plus célèbres
facilitent l'intelligence des systèmes les plus obscurs. De riches
notices littéraires, susceptibles sans doute d'être complétées sur
bien des points, engagent le lecteur à des éludes plus approfon-
dies. Comparéau manuel de Tennemann, l'ouvrage de Marbach
 qui prétend le remplacer est en particulier d'une haute impor-