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DANS LES UNIVERSITES DE ^ALLEMAGNE. 23 i/ua no» du développement de la vérité, Hartenstein travaille à se délivrer des contradictions qui lui pèsent, et croit qu'il n'est pas au dessus des forces humaines d'arriver à cet heu- reux résultat. Il y a beaucoup de vérité dans cette idée : les intentions du herbarlianisme sont certainement louables ; il est des contra- dictions que la science peut résoudre et qu'il importe de ne pas laisser subsister toujours. Admettre avec Hartenstein que toutes les idées vulgaires sont contradictoires, et prétendre qu'une bonne philosophie doit résoudre tous les problèmes, c'est néanmoins, a nos yeux, se jeter dans deux erreurs fu- nestes. La première de ces erreurs a dû introduire, et a introduit dans le système de l'auteur des obscurités inutiles ou fâ- cheuses. Hartenstein s'est plu quelquefois à créer des diffi- cultés, à supposer des contradictions, a transformer la phi- losophie en une sophistique subtile. Il n'a pas toujours ré- sisté au désir d'inventer des problèmes pour se donner la satisfaction de les résoudre. N'est-ce donc pas assez des con- tradictions inévitables? En présence de mystères réels et in- solubles, ne pourrions-nous pas nous épargner la peine d'en créer encore de fantastiques? Quant à l'autre principe de Hartenstein, nous voulons dire lu prétention de répondre à toutes les questions et de ne lais- ser subsister aucun mystère, il est plus dangereux encore que Terreur que nous venons de signaler. Rigoureusement appli- qué, il ne conduirait à rien moins qu'à rejeter les idées les plus importantes et les plus nécessaires à l'humanité. Le her- barlianisme n'a pas réussi davantage à dissiper toutes les ténèbres qui enveloppent notre œil spirituel comme d'une at- mosphère impénétrable chaque fois que nous essayons de pé- nétrer dans les régions de l'existence absolue. Le pyrrho- nisme, qui rejette la raison, est inconciliable avec, la nature