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1)ANS LES UNIVERSITÉS 1)E L* ALLEMAGNE, li qu'elle est l'une des formes principales sous lesquelles se ma- nifeste la réaction anti-hégélienne. C'est une ville de la Saxe qui esl devenue dans les derniers temps le siège principal de cette école nouvelle. Naguère KRUG était, à Leipzig, le seul philosophe de quelque distinc- tion. Se refusant à expliquer la connaissance par l'être, tout autant qu'à ramener l'existence à la pensée, ce philosophe parlait à la fois de la pensée et de l'être, et établissait ainsi ce synlhétisme transcendental qu'il a défendu dans un grand nombre d'écrits. Le soin avec lequel celte théorie procède par des divisions Irichotomiques artistement combinées esl le seul poinl de ressemblance qu'elle ait avec l'édifice logico- mélaphysique des hypothèses hégéliennes auxquelles elle fait partout une guerre à outrance. Au fond, et sans se l'avouer à lui-même, Krug était kanlisle. Citons encore à côté de Krug un médecin philosophe, un savant qui a pris à lâche pendant toute sa vie de défendre la di- gnité de l'existence humaine, un auteur qui s'est fait le cham- pion de la nalure spirituelle de l'homme pour combattre l'in- crédulité d'une fausse science naturelle. HEINROTH peut être mis au rang des penseurs récents qui ont illustré la ville de Leipzig, à moins qu'à cause du caractère de ses recherches, on ne préfère lui assigner comme domaine les seules sciences physiologiques el physiques. Il est à regretter que ses idées spéculatives cherchent trop souvent leur appui dans le prin- cipe de l'autorité. Elles empiètent parfois sur le domaine d'une théologie entachée d'un faux mysticisme. Aujourd'hui Heinroth et Krug ne sont plus. Quanl à HERBART, on sait qu'il n'a jamais enseigné en Saxe. L'un des successeurs de Kant dans celle ultima thule de l'Allemagne, Koenigsberg, il est mort dans le royaume de Hanovre, à Goltingue, après avoir déposé le trésor de ses idées dans une série d'ouvrages parmi lesquels se distinguent surtout son