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12 I>E L'ÉTAT ACTUEL DE LA PHILOSOPHIE Introduction à la philosophie, sa Métaphysique, sa Psycolo- gie et sa Philosophie-pratique. Si néanmoins la capitale in- tellectuelle du royaume saxon est la principale héritière de ce patrimoine de gloire et d'idées, c'est que deux des meilleurs disciples de Herbart (DROBISCH et IIARTENSTEIN) sont montés dans les chaires de philosophie de Leipzig, et ont réussi à gagner bien des esprits à leur système. Dans d'autres parties aussi de l'Allemagne, le herbartia- nisme a trouvé des adhérents. Mais la plupart de ces mani- festations n'ont été, dans la localité où elles se sont produites, que des témoignages isolés d'une prédilection tout indivi- duelle pour la nouvelle doctrine. A Leipzig, au contraire, le système compte un grand nombre de partisans ; dans cette ville, il traite avec l'idéalisme absolu de puissance à puis- sance, ou plutôt il s'y est posé depuis longtemps en vain- queur. Il appartenait à l'un des centres des intérêts commer- ciaux de l'Allemagne de s'attaquer avec le plus de netteté et de vigueur à une philosophie essentiellement abstraite, illu- soire et fantastique ; le principal siège de la librairie alle- mande, le foyer du commerce saxon ne pouvait prendre part aux grandes discussions ontologiques qui se succèdent sans interruption dans les pays d'outre-Rhin, qu'en protestant contre une doctrine idéaliste et purement logique. Une méta- physique qui, comme celle de Herbart, prétend au litre de science eiacle, et se glorifie d'être essentiellement réaliste, était la seule dont celte ville pût prendre en main la dé- fense. Quant à WEISSE, le représentant à Leipzig d'une doctrine qui ne cache ni sa parenté avec le hégélianisme,- ni les graves différences qui l'en ont de plus en plus séparée, c'esl cer- tainement un homme d'un grand mérite ; toutefois, la phi- losophie qui caractérise l'université dont nous parlons est une doctrine essentiellement opposée à la sienne. Le seul hégé-