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2                           LA BOURSE.

     Si lu ne veux, aux chocs de l'ardenle bataille,
    Te sauver tout meurtri, sans avoir sou ni maille,
    Écoute mes avis. Que mes sages discours
    T'enseignent du parquet les périlleux détours.
    A présent, si je suis foncé dans la matière,
    Si je peux sûrement, dans l'ingrate carrière,
    Conduire un écolier, c'est que j'ai, dans mon cœur,
    Couvé, pendant deux ans, le doute et la terreur ;
    C'est que j'ai de la hausse affronté les ravages,
    Vu de rares succès, compté bien des naufrages ;
    C'est que j'ai, trop souvent, pour un maigre butin,
    Laissé ma peau saignante aux ronces du chemin,
    Et que, longtemps perdu dans l'affreux labyrinthe,
    Mes lèvres ont goûté moins de miel que d'absynlhe.



    Tu connais l'antre impur, au Palais des Beaux-Arls,
    Où, de la Bourse ardente à courir les hasards,
    Se presse des joueurs l'intrépide cohue ;
    Là, mille cris divers d'une langue inconnue
    S'échappent de la foule acharnée au combat;
    Là, rugit tous les jours un horrible sabbat.



    Si tu veux te lancer dans celte arène étrange,
    Pour l'y guider il faut un bon agent de change :
    (Ils sont tous excellents). D'un pilote hardi
    Le choix est important; prends N..., prends N...,