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                   LE LIBRE-ÉCHANGE A LYON.                          511

que chose à faire. — Mais que signifie ce reproche de mauvaise foi
sous la plume de ceux qui ne sont pas libre-échangistes? Depuis
quand celui qui reste immobile a-t-il le droit d'accuser celui qui
marche de ne pas courir assez vite ?
   Nous n'acceptons pas la tâche de justifier les libre-échangistes an-
glais ; leurs actes parlent assez haut. Nous regrettons seulement qu'il
ne leur ait pas été rendu suffisamment justice par ceux que leurs
opinions et leurs tendances généreuses semblaient désigner comme
les plus aptes à apprécier la grandeur de leurs sacrifices et de leurs
succès.
    Un ;mot encore sur la conclusion des articles dont nous nous oc-
cupons. Celte conclusion est bien vague, et elle est suivie d'une
interrogation qui la rend encore plus insaisissable. • C'est, dit l'au-
teur, par des traités de commerce renfermant des concessions éga-
les et réciproques, que les peuples graviteront insensiblement vers
le libre-échange. » Des concessions égales et réciproques, c'est pré-
cisément là la quadrature du cercle, la chose impossible. — S i une
seule des deux nations contractantes voulait ces concessions, le pro-
 blème pourrait être résolu ; mais par malheur elles tiennent, autant
l'une que l'autre, à la réciprocité et à l'égalité, et voilà pourquoi elles
ne peuvent pas s'entendre. —C'est par de tels traités que les peuples
graviteront insensiblement vers le libre-échange. — L'auteur pense
donc que le libre-échange est bon en lui-même, et qu'il faut gravi-
ter vers ce but; — mais alors pourquoi veut-il que cette gravitation
ne se fasse qu'insensiblement. Il ajoute : « Mais est-il bieu permis à
tous les gouvernements et dans toutes les circonstances de faire de
 semblables traités, sans qu'ils ne deviennent de véritables contrats
 léonins?» Quoi ! il ne serait pas permis à tous les gouvernements,
 et dans toutes les circonstances, de faire des traités renfermant des con-
cessions égales et réciproques, et par lesquels les peuples ne gravite-
raient cependant qu'insensiblement vers le libre échange ! Et c'est le
 parti démocratique qui est devenu si irrésolu et si timide, quand il
 s'agit d'une liberté de plus! — Vite! qu'on nous ramène aux carriè-
 res! c'est à dire à l'économie politique de M. D. qui lui, au moins ,
 a le courage de proposer des réformes de tarifs, des traités de com-
 merce, voire des unions douanières.