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') Si vous avez reçu la mission des anges, Nous vous devons un culte et non pas des louanges. Ecoulez ce chant pur, andante gracieux, Du tendre Belliui rêve mystérieux ; C'est l'humble TÉRÉSA dont le violon pleure Sous l'amoureux archet, qui doucement l'effleure, Chaste épouse vouée à son cher instrument, Son culte, son trésor, son dieu, son élément. Être simple et complet, femme, artiste, poète, D'Arlot, de Léonard éloquent interprète; Et qui non moins habile en composition, Sait unir le génie à l'exécution. TÉRÉSA sérieuse, écoutant attentive De ses chants langoureux la tendresse plaintive, TÉRÉSA l'œil pensif, les cheveux bruns tressés, Paraissant recueillir ses souvenirs passés : Ici, c'est le Pirate accusant Imogèno, Et d'un amour trahi brisant la longue chaîne ; Là , pleurant sa Lucie, Edgard près de mourir Bénissant ce qu'il aime à son dernier soupir, Partout la passion, la douleur, le délire De la voix qui supplie, ou du trait qui déchire; Enivrante musique, accents mélodieux, Oui naissent sur la lerre et meurent dans les cieux ! Mais écoutez, conduit d'une main ferme et libre, Ce crin hardi qui mord cette corde qui vibre, Qui parcourt tant d'espace en si peu de terrain, Et bondit sans effort, comme un coursier sans frein ; C'est MARIA, piquant en notes martelées, D'un parfait staccato les rapides volées; MARIA, blanche et blonde, enfant de quatorze ans, Abordant Mayseder, Bériot ou Vieuxtemps,