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CHALON-SUR-SAONE. '^27 On ne peut pas prévoir quel rôle est maintenant destinée à jouer la place de Beaune et quels seront, dans un avenir peu éloigné de nous, son caractère et sa figure. Oui, sans doute, le nou- veau Palais-de-Justice et la prison cellulaire qui lui est adhé- renle, resteront debout ; mais les quelques arbres qui ne sont point tombés sous la vandale hache de besoins plus fac- tices que réels, la porte de Beaune, l'obélisque, la fontaine du Neptune, que deviendront-ils ? — Ah ! notre bien- faisante Saône, cette limpide vierge de la Bourgogne, qui de- puis si longtemps nous donne son lait, porte dans les veines chalonnaises la sève, l'émulation et l'abondance, sera-t-elle déshéritée de ses droits et de son trône séculaire? Si les chemins de fer, à leur début, si menaçants pour Chalon, doivent perdre la rivière, si les wagons doivent ruiner sans retour les gondoles et les bateaux, le centre d'activité et d'industrie chalonnais se déplacera infailliblement, et le pont Villiers sera ell'acé et absorbé par la place de Beaune. Chalon où tout marche, les faits et les idées, dont les juges consulaires ont toujours protégé le commerce avec tant de sollicitude, toujours administré d'une manière si paternelle cette ville où tout est préparé pour un immense commerce et qui a fait tant de Irais, tant de sacrifices pour son exis- tence actuelle, cette ville scra-l-elle ruinée sans retour, dans son entrepôt et sa commission, par les chemins de fer. —Oh ! non, espérons que non, espérons qu'elle trouvera dans son intelligence, dans son génie, de nouveaux moyens de pros- périté, si on lui ferme les anciennes voies où elle florissait. Chalon, toujours en léle de tous les progrés, fut la pre- mière ville du département éclairée au gaz. Elle a un col- lège communal plein d'émulation, une bibliothèque publi- que ; des salles d'asile, un joli musée, une école communale de dessin. L'instruction populaire y est établie sur de larges bases.Trois sociétés versent dans notre riante cité, le goût des