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416 CHALON-SUR-SAÔNE. marque sur le quai, en aval du pont, l'élégante maison Ra- mus, qui a tout le luxe et le bon goût d'un petit palais italien. L'administration municipale actuelle ne néglige rien pour l'embellissement de ce quartier, elle vient d'y faire établir une large banquette pour les promeneurs, séparée de la voie publique par des bancs et des socles portant des candé- labres, d'une forme agréable. M. Blanc, ancien maire de Ghalon, possède deux tableaux historiques devenus précieux, représentant celte ville telle qu'elle était avant la construc- tion du quai sur la Saône. Chalon, pour le paysagisle, c'est l'horizon de ses quais, comme notre Lyon, c'est le Lyon du quai de Saône ; c'est ce pont sur la rivière, d'une décoration si ferme, d'une pose si fière, ombragée par celle rangée uni- que d'obélisques couronnant ses piles, el semblant jeté là comme le plus fidèle symbole de la nationalité chalonnaise. Il faut se placer à l'extrémité du pont, près de l'hôpital, ou arriver à Chalon par la Saône, dans la barque du gon- dolier, ou enfin cheminer sous celle longue et pittoresque avenue de peupliers qui sépare le silencieux bourg de Saint- Marcel, du faubourg des Echavannes. A ce dernier point de vue, tout restreint qu'il est, l'aspect de Chalon est merveilleux, car la ville se présente en amphithéâtre dominé par la basi- lique de Saint-Vincent. Sur le pont, la ligne blanchissante des quais, se développe d'une manière plus complète et plus harmonieuse aux yeux de l'observateur ; il entend à la fois, et le murmure de la rivière et la voix enrhumée des moulins qu'elle fait mouvoir, et les bruils de la rive opposée; il voit à gauche la coupole ovoïde de Saint-Pierre, image des cou- poles florentines, et la tour octogone du beffroi communal surgir au-dessus des masses horizontales et carrées, des toi- tures plates du quai d'aval, avec lesquelles elle s'harmonise si bien ; à droite l'imposante figure de la cathédrale du moyen-age, aux formes aiguës, montant hardiment vers