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CHALON-SUR-SAÔNE. 413
se trouvent encore l'hôtel de la sous-préfecture et l'ancienne
prison. Les dépendances du palais des rois s'étendaient jus-
qu'à l'ancienne porte du Change et à la rue Saint-Georges. —
Mais, esquissons à grands traits la physionomie actuelle de
notre chérie cité chalonnaise.
Si Chalon est une des villes qui a le plus de ruines his-
toriques à déplorer, ruines gauloises, ruines romaines, ruines
du moyen-âge, une tour Rolin ou de la Chancellerie, une
tour de Verdun, un peuple de monastères et d'églises, elle
n'en est pas moins une des plus douces du royaume. Dé-
laissée par ses rois, plus apauvrie que fécondée par ses comtes,
dédaignée par les ducs de Bourgogne, elle n'a eu comme
Dijon, ni privilèges, ni grandes institutions ducales, puis
provinciales, pour aider à sa prospérité : ce qu'elle est au-
jourd'hui, elle le doit exclusivement au travail opiniâtre, à la
prodigieuse activité, à l'esprit d'ordre, à la rare intelligence
de ses enfants. On peut dire de celte charmante cité, que les
affaires y ont presque remplacé l'histoire, et que la perle
du plus grand nombre de leurs monuments, naguère encore
semblait moins regrettable aux Chalonnais qu'Ã tout autre
population, dévoués qu'ils sont, avec une exaltation peu com-
mune, aux opérations commerciales. Mais, depuis quelque
temps, ils sont bien revenus de cette indifférence. Chalon n'est
politiquement parlant que le chef-lieu judiciaire de Saône-
et-Loire; mais il en est le centre géographique et moral:
il est le foyer, le point de départ de tout le mouvement d'i-
dées qui s'opère dans celle magnifique portion du territoire
national : on n'y peut rien sans son assentiment et son con-
cours, on n'y fait rien sans sa volonté et son impulsion ; il
ne s'y tirera jamais un coup de canon sans qu'il soit en corps
ou en esprit à côté de la mèche. Celle ville a cela de com-
mun avec Mâcon, que sa cathédrale est consacrée à Saint-
Vincent, que sa seconde paroisse est placée sous le vocable