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           DANS LES UNIVERSITÉS DE L'ALLEMAGNE.             395

 du nom de religieux, donnant à entendre que lui-même pré-
 férait reléguer ce terme dans l'oubli.
    Beaucoup d'esprits jeunes et trop ardents furent gagnés
 par ces bravades. Mais le pays tout entier justement ému se
 souleva contre ce discours frivole. Sans tomber dans la plus
 absurde contradiction, l'étal ne pouvait souffrir que l'un des
 professeurs qui enseignent sous ses auspices attaquât de la
 sorte une religion publiquement reconnue et à laquelle ont été
 assurés aide et protection. L'état a du reste le devoir spécial
 de veiller à ce que les fondements sur lesquels il repose ne
soient pas sapés ; dans tous les pays civilisés l'un de ces fon-
dements est le théisme. Il fallait donc que Vischer fût rappelé
 à l'ordre par une grave réprimande: il a été suspendu pour
quelque temps de ses fonctions. Malheur mérité dont il se
console aujourd'hui en se posant comme martyr d'une liberté
qu'on réclame aussi chez nous, mais en faveur de cerlains
principes tout autres que ceux du professeur de Tiibingue.
Les partisans de l'anarchie et les amis du despotisme ont tou-
jours eu le môme intérêt à faire disparaître l'ordre public,
et à renverser ces sages limites grâce auxquelles les droits
de tous sont également protégés.

                                      Charles BUOB.


        La fin à un prochain numéro).