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DANS LES UNIVERSITÉS DE L'ALLEMAGNE. 389 plus solides; l'audace du langage impose à la foule des audi- teurs. On voit que les allures de cette jeune école de Baur sont bien différentes de celles du maître. C'est l'effervescence à la place du calme, le tumulte du forum après le silence du cabinet, le bruit d'une littérature de polémique et de jour- naux après la tranquille sévérité d'une science plus profonde. De toute cette cohorte fougueuse de novateurs, Zeller est celui qui est resté le plus fidèle à l'esprit de son maître. Attaché comme Baur à la faculté de théologie dont il est agrégé, il affectionne comme lui les études historiques; les deux ouvrages qu'il a publiés jusqu'aujourd'hui sont desti- nés à éclaircir la marche de la pensée chez le peuple le plus philosophe de l'antiquité. Nous ne nous étendrons pas sur les dissertations que Zeller a publiées sous'le titre d'Etudes sur Platon. Elles attaquent l'authenticité des lois vu leur contradiction apparente avec la République ; elles prétendent trouver dans le Parménide une intention positive, une théorie complète des idées ; elles ne se font pas scrupule enfin de reprocher à Àristote d'avoir mal compris la pensée de son rival sur plusieurs points d'une haute importance. Ces dissertations sur Platon ne furent qu'un essai pour l'auteur qui entreprit bientôt après un ouvrage plus complet et plus étendu. Les convictions personnelles du jeune historien n'avaient guère trouvé moyen de s'exprimer dans sa première publi- cation; elles se firent jour dans son savant travail sur la phi- losophie grecque avant Socrale. Ce livre est évidemment conçu du point de vue de la spéculation logique. Quelque déguisée qu'y soit la méthode hégélienne, quelqu'importants que soient les changements que Zeller a cru devoir lui faire subir, quelque circonspect que se soit montré l'auteur dans l'application d'un principe dont il a reconnu en partie ^a fausseté, les traces d'une erreur fondamentale sont toujours